Rambouillet 11
mars 2007, pour une reprise, c’est une reprise en fanfare. Il
est temps de rentrer et Papé me propose les clés de sa GSXR 750.
Forcément je ne dis pas non car à chaque essai d’une bécane de
Papé, tu en prends pour ton grade et je ne pense pas que celle
la va faire dans la dentelle…
Déjà, quand on
fait le tour du proprio, on en a plein les mirettes… Faut voir
le nombre de newbess et de gugus qui s’arrêtent devant. Hé hé
hé, moi je vais monter dessus et toc et pan et baaaam !!!.
L’absence de pot rend la moto plus fine, plus homogène.
L’optique avant et très réussie. Enfin l’air des gros clicos est
terminé, ils sont bien intégrés. La livrée noire de la bête est
magnifique, en gros pas grand chose à jeter. De toute façon ce
sont les motos noires les plus belles. Enfin je dis ça jusqu’à
l’arrivée de la 1098… Hé hé hé héééééééééé… Je me comprends.
Bon revenons à
nos moutons, ce n’est pas tout d’admirer cette fusée comme tous
les kékés sur la place mais moi j’ai un ticket pour l’espace.
Je monte sur la
bête et à peine j’ai mis le contact que les têtes se tournent,
faut dire que le pot est certes petit mais pas discret. 102
décibels et c’est homologué ce truc la, mort de rire.
Petit tour en
ville dans Rambouillet au pas, bahaaaaaaaaaaa c’est marrant, ça
tourne rond à bas régime, ça change de la RSV. On s’extirpe
difficilement de la masse de Toto qui ont choisis comme nous de
faire un tour sous ce beau soleil de mars. Ce qu’il y a de bien
c’est quelle est facile à prendre en main et que le freinage
n’est pas brutale comme c’est la mode sur les sportives
d’aujourd’hui. Ça évite de se faire peur durant le premier
kilomètre. Et n’écoutez pas tous ces peignes culs qui vous
rabâchent que les sportive sont inconduisibles en ville et à bas
régime. Ils n’y connaissent rien, peau de balle, nada, que
quick…
C’est bon nous
voila sur la nationale qui retourne vers Gif sur Yvette. Premier
rond point et là une pure merveille, non je vous jure, c’est
souvent la première impression qui est la bonne, un vrai vélo.
Elle est incroyable d’agilité, c’est bluffant. Je me dis : c’est
le premier rond point t’emballe pas et un deuxième se jette sur
moi, forcément avec le Gex, tout arrive plus vite. Je fais tout
dans le plus pur style du pilote en herbe (en jachère en ce
moment). Je rentre deux rapports avec le bop (c’est le pot qui
le demande, si si j’vous jure), tout en freinant j’entre dans le
rond point plus large que le premier, la bécane s’inscrit sans
rechigner (le sol se rapproche sans que la moto bouge et moi ça
j’adore) puis changement d’angle (ils ont du mettre des ressors
de rappel), sortie du rond point en accélérant et pour suivre
le lascar qui est devant moi faut pas mollir moi je vous le dit.
Et ben là, si vous avez pas la banane, arrêtez la moto c’est pas
la peine….
C’est bien, la
première partie du retour se fait sur une route rapide. Je peux
ainsi apprécier la puissance et les reprises du moulin caché
sous le carénage. Elle est petite racée et fine mais dessous ce
n’est pas un petit chat de gouttière qui se cache là dedans,
c’est plutôt le genre guépard. Sur la route, il y a quelques
voitures et c’est un régale de les scotcher sur place en
tournant la poignée. On a du se faire traiter de tous les noms
sur ce bout de route mais que c’est bon. Tu regardes au loin, tu
déboîtes, tu tournes la poignée et pan…
Bouuuuhaaaaaaaaaaaa
Bouhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa…
Tu as
l’impression de décocher une flèche noire. Elle prend des
tours, elle miaule comme un gros félin qui se jette sur sa
proie. Et je me répète, c’est encore la grosse grosse banane…
Gros Gros
freinage pour prendre la route de la Cascade, ça c’est du
pilotage à la Papé. Putain les feins, ils ont peut être moins de
mordant au départ que sur la RSV mais ils n’ont rien de mou, je
vous assure ça freine fort et précis, tout bien quoi.
En suite c’est
un grand moment, les 17 tournants, hé hé hé héééééééé… C’est
passé trop vite… enfin voila en gros ce que ça donne :
Et voila t’est
sur le plateau…. Je le fais bien les 17 tournant en GEX non ?
En tout cas
elle a du coffre. Elle grimpe aux arbres rien de tel que la
montée des 17 tournants pour s’en rendre compte.
En suite la
partie qui suit est sinueuse mais très rapide. Là encore le GEX
fait merveille. En plus j’ai un bon ouvreur. Il n’y a pas de
temps mort. La tenue du cap dans les grandes courges est
irréprochable. Tout à l’air simple, c’est incroyable.
Pour finir un
bout d’autoroute… La voie de gauche s’impose. Là encore le GEX
ne demande qua prendre des tours. Difficile de rester calme, une
petite voix me chante : vas y, déposes le !! Vas y, il se traîne
devant !! Vas y, tu ne vas pas rester en 4 là…. » A voir le Papé
devant, il entend la même voix que moi.Difficile de ne pas
céder, je n’ose pas regarder le compteur qui s’affole. Pardon à
tous les motards et à tous les caisseux qu’on a déposé comme des
malpropres et qui ce soir vont brûler leurs étrons après nous
avoir céder la route. Il y aura beaucoup de feux de joies ce
soir.
Je ne fais pas
l’apologie de la vitesse mais juste celle d’une bécane de rêve,
d’un pur cru de pur plaisir, d’un félin qu’il ne faut pas tenir
en laisse, d’une dévoreuse de bitume, d’une exterminatrice de
point, de la flèche noire, de la nouvelle fusée intergalactique,
de la Suzuki GSX-R 750 2006.
N’écoutez plus
les divagations d’essayeurs blasés qui ne savent plus
reconnaître le saint Graal. C’est quoi les quelques désagréments
comme les douleurs dans les poignées et dans la nuque, le manque
de protection quelques peu relatif, le manque de rayon de
braquage, la rigidité de la bête, la selle un peu dure à coté du
plaisir qu’elle procure en un trou de poignet. Ne vous trompez
pas, il y a bien d’autres bécanes toutes aussi plaisantes mais
au moins sur celle là durant cet essai mémorable, je n’aurai
pensé à aucune autre.
Eparpillés aux quatre coins de la piste façon puzzle