Hé ben ouais, encore un essai et ce n’est pas fini. C’est mercredi, on vient de se taper une tite moules frites sur le port de Dieppe. Il fait beau, on est en forme surtout que certain on fait un tite sieste sur la plage de galet. C’est donc un beau jour pour un essai.
Papé me dit « c’est l’heure de l’essai du canard laqué ». Hé hé hé, je sens que ça ne va pas être triste. Je les connais les roadsters de Papé. Ce n’est pas de la pétrolette de papa. Généralement c’est du velu, du lourd, de la bécane qui se mérite, de la soufflante premier cru, de l’enrhume tocard de compète, du froisse bitume, de l’allonge bras breveté. L’essai du canard laqué, qu’est ce que ça veut dire? J’imagine Papé avec les yeux bridés en Tongue et kimono qui me dit « Haaaaaaaaaaaaa Bondour, haaaaaane vous voulez hane canard laqué haaaaa , voui ? Hane très très très ponne moto voui, très très terible !». Forcément ça fait un poil marrer, moi je verrai plutôt un bon autrichien « Arrrrr Bonchooooouuuuur Ya, fou foulez ezayer la diouuuke harrr ya, wunderbar, attenzione za à la kartoffel ya…. ».
A ce qu’il parait, on aime ou on n’aime pas. Moi je la trouve magnifique cette bécane. Son look fait penser à une bécane hybride entre un roadster et un super motard. Je vous rassure, c’est bien un roadster. Elle est dans la même veine que la Triple speed. Ce sont des motos qui ne ressemblent à aucune autre. Moi j’adhère complètement à la démarche. La moto n’est pas si haute que ça, elle est super fine. C’est plutôt confortable. Moi je m’attendais à monter sur un gros tronc d’arbre qui aurait été taillé à la hache par un gros bucheron autrichien.
Tu te fais de fausses idées, tu penses que les teutons ne peuvent que faire des grosses bécanes élevées à la bière, aux patates et aux saucisses. Que le désigne et les motos vives et élancées sont réservées aux italiens, et bien non !!!
Je tourne la clé et le moteur joue déjà une très belle mélodie gutturale. Les deux pots callés sous la selle délivrent un bel opéra salzbourgeois. C’est du Mozart, enfin croisé avec Ramstein, on n’en doute pas. Ils ont beaux être homologués, je vais m’en prendre plein les cornets, ça c’est sur.
Attention départ, Comme d’hab c’est toujours un peu brutal au début, normal, c’est une moto de Papé. Faut avoir l’habitude c’est tout. Ce qui impressionne en premier lieu c’est la légèreté de l’engin et ça facilité de prise en main en ville. Ca c’est son petit coté super mot’ que les autrichiens ont voulu garder. C’est bien sympa mais tout de suite, vu que tu es à l’aise, t’as envie de jouer. Mais nous, vous nous connaissez, ce n’est pas notre genre, ben non, trop pas, trop trop pas…
Donc je me maitrise à grand frais pour ne pas lâcher la bête jusqu’à la sortie de Dieppe. Le panneau passé, maintenant c’est une autre histoire, c’est comme dans Hulk, Steeve Banner, il arrive à se maitriser mais pas longtemps, Grrrrrrrrrrrrrr ! Je sens les coutures de mon cuire craquer, ma vision devient verte et baaaaammmmmm… Le premier rond point se négocie hargneusement. Houla la la la, ce n’est pas gentil tout ça. C’est un vrai gros jouet. Si la speed était facile vive et savait faire parler son trois cylindres. La Duke, c’est le cran au dessus. Le bi cylindre, il n’est pas là pour faire de la figuration. Première ligne droite, j’essors gentiment la poignée, rodage oblige, et pourtant ça envoie Je rapproche mes gencives du guidon dans un rictus de contentement « Harrrrrr Ya zé du lourd ». Et le bruit dans tout ça, c’est homologué ça ? Pffffffffff, j’le crois pas !!!
Maintenant, on attaque une portion sinueuse. La Duke nous joue un requiem. La partition, c’est du grand art. Les enchainements s’avalent avec une efficacité redoutable. Le freinage est puissant et précis. Les reprises, hé oui les reprises, il y en a de la reprise et ça décoiffent. Je me vois bien dans les Alpes avec cet outil. On sent que les autrichiens connaissent bien les route de montagne.
De temps en temps, on se met en mode balade, si si, je vous jure. Ca doit être le rodage ou plutôt les quelques radars et jumelles qui nous ont incité à être sage. Ceci dit, en balade la Duke est très agréable. Les suspensions absorbent bien les défauts de la route, on est bien assis sur la bête, gna gna gna, la hauteur de la bulle, patin couffin, les calles pieds, patati et patata…. Ouais ce n’est pas forcement ce qu’on préfère. Et moi les essais pour savoir sur l’épaisseur de mousse va contenter mon postérieur à moi que j’ai dans le bas du dos, heuuuu comment dire…. J’m’en cogne….
Nous on est des puristes, ce qu’on aime c’est envoyer de la purée !!! Et pi c’est tout !!
Dans tout ça, je me pose des questions. Faut-il encore acheter des sportives carénées ?
Cette katoche à tout ce que j’aime, une bonne trogne, un caractère bien trempé, une vivacité à toute épreuve, une certaine originalité. C’est dur après l’essai de cette KTM 990 Super Duke, de la Triumph Triple Speed, de la MV Agusta Brutale et la Suzuki B-King, mon cœur balance. C’est la finale de la nouvelle star.
Je vais tenter un classement :
Dernière de ce classement la Suzuki B-King
Elle ne démérite grace à son putain de moteur. Mais cela reste un bon gros 4 cylindre. Pour ceux qui adorent les gros monstres, faut pas hésiter.
Troisième la triumph Triple Speed
La Speed arrive troisième certes mais je crois que c’est la plus homogène. Un look indémodable.
La deuxième la MV Agusta Brutale
J’avoue il y a litige avec la MV, j’ai longtemps hésité mais la Brutale s’impose sur le fil grâce à sont look italien et sont moteur typé.
La nouvelle Star la KTM 990 Super Duke
Le coup de cœur, il n’y a rien d’autre à dire.
Pour conclure, j’ai lu dans un article qu’il y a eu en 1971 Orange Mécanique de Kubrick et en qu’en 2008 les sorciers autrichiens faisaient un super remake sur deux roues. C’est un bon résumé je crois.
Bon ben j’vais me mettre au teuton moi, je vais piquer les disques de Totyo Hotel à ma fille et je vais me faire une bonne choucroute avec de la bière de là bas tiens, et pour finir j’utiliserai mon lave-vaisselle Bosch… Tout ça en hommage à la Katoche !!! Ouais, ils ne peuvent pas tout réussir les Teutons…
Drldrldrldrldrldrldrldrldrlement votre…
Eparpillés aux quatre coins de la piste façon puzzle