Suzuki TL 1000 RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR par Lolo
Mercredi 24 Novembre 2004
16h10 – Circuit Carole
Température : 11°C extérieur / 40°C dans la combinaison
Papé – quel inconscient – m’a proposé de me prêter son TLR1000Rrrrr sur le
circuit Carole.
J’ai longuement hésité pour plusieurs raisons …
- Une bande de cinglés était en train de s’arsouiller gaiement sur le circuit ce
qui est un tantinet crispant.
- Le TLR est jaune, mais alors jaune de chez jaune … Ca pique les yeux.
- Il est équipé de plein de trucs même pas homologués sur la route qui font du
bruit et aussi du bruit … voire du bruit.
Bref, le plaisir d’essayer une moto que je ne connais pas sachant que c’est une
chance énorme de pouvoir en plus l’essayer sur circuit m’a fait prendre la
décision fatale.
« D’accord », ai-je dit, un peu crispé, la zigounette en tire-bouchon dans le
fond de la combinaison.
« Mais celui qui casse il repaye ! », alors la je me suis étonné car j’ai dit ça
dans le feu de l’action sachant qu’il aurait fallu 6 mois de salaires pour payer
tout les morceaux … bref, je n’ai qu’une parole et elle est pas toujours très
intelligente mais bon …
Alors la ça se complique : Je prend mon casque et mes gants et je m’assied sur
la bête. J’ai bien dit la bête parce que esthétiquement c’est quand même
discutable – et mes goûts sont déjà pas terribles d’après les tontons …
Oui, mais les tontons ils ont de la gueule mais ils vont êtres jaloux …
nananèreu !
Assis sur le truc j’attrape le guidon. Bien, il ressemble aux autres guidons
sauf qu’il est très bas. Papé a descendu les tubes de fourches d’un bon
centimètre et ça fout les jetons !
De plus, ce brave homme, mesure quelques centimètres de moins que moi et j’ai
les poignets un peu cassés pour attraper les leviers. Que du bonheur !
Je monte mon jambon droit sur le repose pied (droit c’est plus facile), et je
suis surpris de constater que les reposes pieds sont plutôt moins hauts que sur
mon os a moi que j’ai. Ou, un peu de confort. Toujours pour des problèmes de
taille, le sélecteur et la pédale de frein sont trop haut pour moi mais je n’ai
pas l’intention d’utiliser le frein arrière et encore moins de jouer de la boite
comme un malade sur un gros twin de MégaWatt Bhp (Ben mon con ! Houlala la Purée
!!!)
Après avoir enfilé mon casque, mes gants et vérifier le parachute, je démarre le
bordel … Ouf, ça vibre, ça crache, ça pétouille. Les tuyaux de poêles sont mal
harmonisés, c’est pas du Mozart …
Sachant que je n’ai pas envie de me ridiculiser devant mes potes qui n’attendent
même pas ça pour ce foutre de moi, j’embraye en accélérant doucement, tout
doucement, comme a l’école.
J’arrive donc au bout des stands sans avoir eu le temps de me poser la question
de savoir « comment que c’est que ça freine un vrai PR19 au fait ??? ». Vu, je
m’arrête … Ping … les raisins dans le réservoir.
Vi vi vi vi vi … je fais quoi maintenant ? j’ai une brutale envie d’aller a la
piscine … je me demande d’un coup si j’ai pas rendez-vous …
Et pis merde, je me lance. Après avoir laissé passé le mec qui arrivait comme un
malade sur la ligne droite, je m’engage tout doucement en restant bien sur le
bord pour ne pas gêner les inconscients.
Premier virage … L’Alpha (essayez de vous en souvenir car je ne vais passer que
trois fois mais pas plus).
Je déhanche avec mon style agricole reconnu dans le monde du charolais moutarde
et … et … et CA TOURNE PAS !
Ah, évidemment, les pneus ne sont pas habitués a rouler sur des demi-angles …il
va falloir que j’insiste un peu. A la sortie de l’Alpha, je sors donc un peu
large en coupant légèrement les gaz. Je n’ai toujours pas accéléré. Ca ne va pas
tarder a venir.
Dans la descente, j’ouvre un tout petit peu … Houla… l’avant guidonne un peu et
je suis déjà au freinage.
Tout doux mon minou, il faut quand même chauffer les pneus avant de se foutre au
tas.
Arrivé au Paf, je n’arrive toujours pas a tourner … j’utilise les ¾ de la piste
alors que je devrait arriver a attraper le deuxième point de corde … Impossible.
Une entrée en douceur dans la parabolique … c’est long la parabolique quand on
n’ose pas bouger le petit doigt.
Hé hé hé hé … je relève tranquillement la moto et GAZZZZ. Oh putain, ça pousse
velu le merdier.
Je passe les vitesse a la volée dans du velours, c’est super agréable comme
boite de vitesse.
Freinage de Golf, c’est puissant et très dosable mais la position de conduite
est quand même un poil sur l’avant. Il est gentil le Papé avec ses modifications
mais l’équilibre général et particulier. L’ensemble du bonhomme a une envie
puissante de passer par dessus le guidon. C’est un peu angoissant mais j’arrive
a Golf à l’arrêt complet et je tourne tranquillement tout droit et fier comme un
bar-tabac.
Alors la attention, j’ai déjà glissé tout a l‘heure avec ma brêle a la sortie de
Golf alors je ne veux pas réitérer avec la bécane a pépère.
Une fois la troisième passée, j’envoie un peu d’essence dans le moteur et même
en troisième l’avant se soulève. Forcément, c’est surtout que l’arrière de la
moto supporte assez mal la légère surcharge de 50Kg … Un petit réglage s’impose
mais je vais quand même pas m’arrêter maintenant.
Voilà le père Christian qui me double dans le deuxième tour … j’en profite pour
essayer de le suivre un peu. Dans le sinueux, c’est possible mais pas
aujourd’hui. Ce qui fait qu’en sortie de parabolique il m’a distancé de quelques
longueurs … sans forcer le salaud.
J’ouvre donc un peu plus tôt et un peu plus fort … hé hé hé, je remonte sur lui
comme si il avait raté une vitesse … Ca pousse vraiment super fort et tout ça
dans des régimes moyens (5000-7000 tr/mn).
Au freinage je m’applique pour ressortir proprement et hop, j’envoie.
Quand mon casque se dévisse et que je vois plus rien devant j’arrête d’ouvrir et
je suis aux alentours de 9000 tr/mn. J’ai passé les 5 rapports ce qui fait qu’au
freinage de l’hôtel c’est long a rétrograder mais la boite est vraiment
onctueuse et le frein moteur pas trop brutal par rapport aux autres twin que
j’ai essayé.
Je vois disparaître le père Christian a qui j’avais demandé de m’ouvrir la route
… Lâcheur !!!
Ca y est le genoux commence a toucher et j’ai vraiment les jetons de forcer sur
l’angle car la remise des gaz est quand même difficile par rapport au 4
cylindres. Par contre la moto tourne super bien quand on arrive sur les angles
‘normaux’.
Petit plaisir dans le sinueux avec une bécane super stable et que j’arrive
maintenant a faire tourner. C’est mieux.
Je finis mon tour en accélérant de plus en plus – c’est pas ma bécane alors
c’est pas non plus de la grosse arsouille quand même.
Je négocie le virage de l’hôtel une dernière fois en ouvrant seulement
correctement (pas plus) … PUTAIN !!! CA LEVE !!! Avec moi dessus ça montre une
puissance quand même impressionnante.
Je fini mon tour et c’est promis je rentre au stand avant d’être obligé d’aller
discuter avec mon banquier.
Voilà, c’est fini, je vois les deux singes qui se marrent quand j’arrive. Je ne
sais pas si Papé n’a pas eu un peu peur quand même. Momo est jovial … c’est pas
bon signe.
« Voilà une bécane pour toi !!! »
Premier tour : Découverte, ça tourne pas.
Deuxième tour : Freinage, super.
Troisième tour : Accélérations, POV MALAD !!!
Quatrième tour : Séchage de combinaison.
N’empêche que pour un essai courte durée je suis très content du temps (au
troisième tour) que m’annonce Momo : 1’17’80 … C’est quand même pas mal du tout.
Hein ?
Et alors la ou c’est la joie c’est que je roule en 4 cylindres et que je vais
avoir 123 Bhp (Bordel c’est Haut la dessus la Purée) et que je vais donc peut
être réussir a améliorer mes chronos avec quelques chevaux de plus.
Encore merci Papé !!!
Bisoux
Lolo
Eparpillés aux quatre coins de la piste façon puzzle