Contraint de laisser la KTM 24 heures chez le concessionnaire afin que le technicien autrichien puisse prendre la main à distance sur l’ordinateur central de la bête afin d’y greffer le nouveau système d’exploitation V.2.0.34b qui ferai que c’est vachetement mieux que si c’était pire, j’ai eu la ch…, non, l’occasion de rouler une journée en Multistrada 1200 dernier modèle qui va bien.
L’esthétique étant une valeur très subjective et liée à la culture visuelle de chacun, je ne m’attarderai pas trop sur le fait que j’aime beaucoup ses yeux de chatte et que je déteste son bec de canard… Un vrai bestiaire !
Déjà, pour démarrer, il faut prendre un cours… Il n’y a pas de clé sur l’engin ! Ça doit être une brèle de fille dont les clés sont en général au fond du sac à main. Le mec explique : « là tu pousses vers le haut, après tu tournes vers la droite puis la gauche puis tu appuies… » Non, j’déconne, c’est simple mais un peu perturbant, surtout pour mettre le blocage de direction. Ensuite il me dit : « Pour changer le mode tu appuies là… Ah bah non, ça ne marche pas ! » Bon, tant pis, je n’essaierai pas les différentes maps…
Posage de cul sur la brèle. Déjà, elle est moins haute que la KTM et il y un truc que je déteste chez Ducati, ce sont les selles très creusées. Quand tu es volumineux comme moi, tu t’assoies et tu ne bouges plus ! C’est moins pire que sur la Diavel où en dix secondes j’avais mal aux couilles, mais quand même… Il est envisageable de conclure que les italiens ont de petits bras frêles et qu’il faut que ce soit la selle qui les tienne sur la moto.
La position de conduite est, je trouve, moins naturelle que sur la KTM. Légèrement basculée vers l’avant, à l’attaque, le couteau entre les dents. Il faut savoir que les italiens doivent avoir, en plus de petits bras, des tout petits pieds… Mon petit 43 ne passe pas avec le levier de la béquille central côté gauche et à droite mon talon se heurte au repose pied passager… Impossible pour moi de mettre la partie large du pied sur le repose pied. Je n’imagine même pas avoir Berthe aux grands pieds en passagère !
Je fais chauffer le Ducat’ et j’ai l’impression qu’elle fait moins de bruit fait moins de bruit que la KTM. Il est temps de partir, je passe la première et là, je me rends tout de suite compte que c’est rugueux comme moto, il faut que le pilote sente des trucs quand il est sur la moto. Tout est brutal, l’embrayage, le moteur qui racle en bas, une plage d’utilisation que je trouve plus courte que sur la KTM. Il est évident que, bien que dans le même segment des gros trails, la philosophie de ces deux motos est bien différente. Même si les capacités de franchissement de la KTM doivent être limitées du fait de son poids (je n’ai pas encore essayé), elle ressemble bien plus à un trail que la Ducati. Et franchement, côté moteur si le Ducat’ te fait bien sentir sa présence, je n’ai pas eu l’impression que l’italien soit plus performant que l’autrichien.
Côté châssis, la Ducati a une roue de 17 pouces à l’avant et comme le pilote est aussi plus sur l’avant, la direction me parait plus lourde, la moto est plus difficile à emmener, d’ailleurs plusieurs fois j’élargirais quelques trajectoires. Chez Pôle Position 77, ils m’ont dit que cette sensation était due aux suspensions actives et j’ai lu plusieurs essais où des journalistes ont également été déroutés par le comportement de la machine. Mais pour être franc, ça tient vraiment bien le pavé, c’est relativement confortable, un peu moins que la Katoche quand même. Je n’ai pas pu assouplir la Ducat’ comme je le fait avec la KTM alors la comparaison est forcément un peu tronquée.
Pour conclure, je ne suis pas fan de la Ducat’ et je suis content d’avoir acheté la KTM qui est peut être une brèle de vieux mais j’assume, je suis vieux… Et depuis le temps que je dis du mal des italiennes sans jamais en avoir conduite, mais, je sais et peux dire que je n’aime pas !
Eparpillés aux quatre coins de la piste façon puzzle