Le rallye de la Sarthe, c'est de la compète sur route : où il y a quelques tours du circuit Bugatti
- des épreuves de liaison sur route ouverte. Il y a un temps donné et des contrôles de passage surprise. Souvent 60 km/h de moyenne.
- des spéciales chronos sur route fermée (enfin si on peut appeler du bitume défoncé avec des graviers, large comme la taille d'une citadine et entourer de fossés, d’arbres, de champs, de barbelé et de bottes de paille, une route…).
Avec un pote le jeudi on fait une session sur le Bugatti, histoire d'avoir posé ses roues au moins une fois avant la course. Puis on part faire les reconnaissances sur route, en tout c'est 300 km de route de campagne que nous effectuons entre 15 h et 19 h.
Le vendredi nous passons le contrôle administratif et technique, la moto va en parc fermé et on reçoit nos ordres de passage.
Tous les concurrents partent minute par minute et le premier départ est à 7 h 30 le samedi.
Pour moi et mon pote c'est lever 7 h 00, un petit café, un ventre un peu noué, un passage aux chiottes, on s'équipe, et hop direction le parc fermé 15 minutes avant le départ.
Départ 8h13, navigation au road book pour arriver sur le circuit Bugatti après 25 kilomètres de route entre les champs. Premier rappel de l'organisation qui insiste sur le fait que les pneus sont froids, la route est encore humide par la rosée du matin et qu’un mec s'est déjà bourré en pleine ville
On nous place en pré-grille, pour un départ de tour de reconnaissance.
On est 42 dans ma session, ça fait du monde et les niveaux sont différents. On se place sur la grille de départ pour un tour de chauffe.
Les positions on été tirées aléatoirement, mon pote est devant, mais on est sur l'avant-dernière ligne.
Ensuite vient le départ, les feux rouges s'éteignent, les feux verts s'allument, gaazzzzzzz le premier virage est tendu, ça fait du monde, je me place bien, j'ai fait un bon départ, j'évite quelques pilotes, je sors un bon premier freinage avant la chicane ce qui me permet de gagner quelques places et je me retrouve au milieu d'un paquet.
Après quelques virages, des petits groupes se forment, un CB500 me fait l'intérieur, il a un numéro jaune ce qui indique qu'il fait le championnat, ça doit pas être un mauvais. J’arrive à me coller dans sa roue et on remonte petit à petit. Puis le premier tour s'achève, j'arrive à le suivre, je suis plus rapide en ligne droite mais je n'ose pas le doubler, puis on remonte encore sur quelques concurrents. Il y a plein de supermotards, ils prennent de la place dans les virages mais sont moins rapides en sortie de courbe. J'en profite, puis je double le CB500 au freinage, il me reprend dans le grand gauche, je reste derrière jusqu'a la ligne droite, je prend l'aspi, je le double, je vois le compteur à plus de 200 sur ma SV de tous les jours, ça fait peur mais je veux pas lâcher, je diminue mais je lâche pas les gaz dans le droite qui remonte sur la chicane je sors le casque de la bulle, le vibreur me saute à la gueule (j'ai pas l'habitue moi, c'est une première !!!). Je monte sur les freins, je descends 3 rapports, l'arrière chasse, le CB n'est plus là. Je continuerais mes 2 autres tours en gardant mon rythme. Je passe la ligne d'arrivée et je suis content mais déjà fatigué, mon cœur bat fort.
Mes parents viennent me voir je ne sais pas trop ou je suis, ils me disent que j'ai gagné 10 places, je suis super heureux, mon pote lui c'est fait enfermer dans le paquet, dommage.
Puis on repart sur les épreuves de liaison, pour arriver à la première spéciale sur route fermée. On arrive, il y a une queue monstre, on apprend que le champion de France 2011 a chuté, il part en ambulance.
La compétition prend 1 h 30 de retard. L’attente est longue. Puis c'est à notre tour, le stress est palpable, on y va mollo, le premier kilomètre est rapide puis après un virage à 90 degrés c'est une petite route entre des buissons avec des virages serrés et à l'aveugle c'est chaud et on n’ose pas mettre les gaz à fond. Encore une étape de liaison avant de casser la croute, on repart à 15 h à cause du retard accumulé, les carénages de plusieurs moto dans le parc fermé sont rayés, les combis poncées, l'épreuve du circuit a eu un taux de chute important.
On apprend que l'ex champion s'en sort bien, seulement 3 côtes de cassées après être parti en civière.
L'après-midi est ponctué par des épreuves de liaison et une spéciale.
18 h 30 on rentre, on a 1 h 30 pour faire de la mécanique avant le retour en parc fermé. On installe les feux additionnels pour la nuit, une lampe torche sur le casque pour voir le road book et hop direction parc fermé et petite bouffe.
21 h 52 départ pour la nuit. Le speaker nous interview vite fait, le club les tontons chicaneurs à fait sont p’tit effet, il me demande pourquoi, l'ambiance le lieu etc. Vous êtes maintenant connu à la Suze sur Sarthe...
Il me donne le résultat des épreuves de jour, je suis impressionné, je fais 65ème sur 150 inscrit et 10 sur 30 dans ma catégorie. Oaa, mon but était juste de finir et de ne pas prendre de pénalité sur les épreuves de liaison.
De nuit, la route est différente, je mets quelques minutes à m'habituer à mes longues portée que je n'ai pas pu essayer, faute de temps avant le rallye. Je suis tout seul de nuit dans la campagne, regarder son road book et mettre du gaz ce n’est pas évident.
Je prends le rythme et rattrape mon pote au bout de 20 bornes qui est parti 1 minute avant ce qui nous permet de rouler ensemble.
C'est cool.
Les étapes de liaison et les spéciales s'enchainent, je commence à fatiguer, et je manque de me sortir sur une route pleine de gravier, une petite faute d'inattention de quelques secondes et je perds l'avant, je rattrape, le guidon a tapé la butée, c'est bon je suis réveillé. Je me re-concentre vite fait et reprend le rythme.
Plusieurs pilotes se sont sortis de nuit, et on ne voit plus certains avec qui on roulait dans la journée. On rentre à 2h20 en parc fermé, fatigué mais heureux, on a réussi à tenir les 60 km/h de moyenne de nuit, je ni pensait mm pas.
Sur une des épreuves de liaison on a mm fait une moyenne de 75 km/h ce qui nous à valu d'attendre 10 minutes devant la ligne. Un peux con mais bon, pour pas se déconcentrer il ne faut pas ce traîner.
Le lendemain on est fatigué mais heureux, le classement arrive, j'ai perdu du temps dans les épreuves spéciales de nuit, mon pote avec ces xenons éclairait bien mieux et termine devant moi pour la nuit. C'est cool. Comme ça on se partage les places, moi la journée lui la nuit !
Résultat global on est super content, on n’a pas pris de pénalité et on a fait un beau classement pour le premier rallye que l'on fait avec la nuit. Je termine 68e au général, 12è de ma catégorie c'est top ! Avec un SV de 2001 SVP !!! Mon pote fait 77 et 16 en sport. Il y a eu du déchet, 150 pilotes sont parti, il en reste 117 à l'arrivée.
Eparpillés aux quatre coins de la piste façon puzzle