Alors grâce à notre secrétaire
piste nous vlà rendu en ce beau week-end davril au Vigeant sur le circuit
du Val de Vienne. La négociation avec Flo a été dure mais vu que cette année mon co-pilote favori alias Fanfan
nest pas dispo pour cause dinvestissement immobilier, il ny aura pas de course ; je suis donc libéré de
charge familiale en espérant quun jour toute la petite famille partira ensemble le week-end pour rouler sur les circuits
de France et de Navarre : quelle douce perspective que de se faire pourrir un jour par sa tendre moitié et ses marmots réunis.
Suite à quelques
chronos respectables lors de la dernière session à Carole sur le 679.5 je me sent lâme
dun pilote confirmé et décide de sortir de sa grange le 748 qui na fait que 350 bornes(dont les 4h du CMC)
depuis sa dernière révision en 2004. Attention ça va chier !
Juste le temps de lui mettre un train de Pilot Race
neufs qui traînent depuis deux ans dans le garage et on fera la petite révision
sur place (je prend le 679.5 au cas où). Fallait quand même changer lhuile, remettre un maître cylindre (the
flying PR19, ex Papé, ex 679.5, futur ZX6R).
Donc comme dhab cest le taquet et la bécane est prête dix
minutes avant la première session(merci O3Z de
mavoir laisser pourrir le tarmac des stands pour laisser rouler une des rares Ducat présente du Week-end).
Trop fort ça
y est je suis sur la piste et je ne suis pas en panne. Cest quand même beau linjection, pas un raté,
pas un hoquet après 3 ans de garage.
Par contre le pilote confirmé cest plutôt le genre à sébouriffer
la nuque. Parce que là, le passage du 679.5 au 748 ça le fait moyen moyen. Me vlà revenu à mes premières
amours (ya quà voir sur la photo) : ça déhanche plus dun pet et ça se trouve les bras trop
courts.
Cest que ça pèse en plus cette brêle et puis ça veux pas tourner. On dirait Jeannine avec une combinaison
vide dessus. Par contre ça fait bizarre : ya des chevaux quand même ! Cest dingue comment 4 soupapes de plus et
un peu deau ça vous change une brêle. Donc mollo sur les gaz et de toute façon faut roder les pneus. Sans compter
que même en ayant appris par cur le Sport-bike spécial Vigeant, je suis complètement pommé sur cette piste
immense.
Ça commence donc comme une petite arsouille gentille sur route ouverte où on reste droit deux doigts sur le frein, le regard
loin pour voir où se trouve le prochain virage. Donc pour cette première série cest «Imodium revival» surtout
dans le fameux virage du trop tard dont je manque par deux fois de me souvenir suffisamment tôt (merci M. Brembo).
Pour la
série suivante, cest mission je retourne à lécole et japprends ma leçon en essayant
de suivre les habitués et notamment Olivier dont le nombre impressionnant de tours de chauffe permet dapprendre posément
les trajectoires. Jessaie de prendre un peu dangle mais le slider semmerde ; je crois quil va falloir picoler à midi
pour se détendre.
Après 2 petites bières on se sent mieux et cest repartis pour
une belle après midi sur cette piste magnifique qui me fait regretter ces longues années de Carole.
Bon on va essayer dattaquer
un peu plus, même si question style on verra ça plus tard.
Je suit toujours mon professeur mais cette fois ci je décide
de ne pas faire tous ses tours de chauffe et tente de trouver mon rythme avec les quelques ébauches de trajectoire que jai
pu imprimer. Je marsouille un peu avec un Falco que je fini par dépasser
dans la ligne droite : ça alors, doubler une meule grâce aux watts, je ne savais même plus que cétait possible.
Ça envoi quand même du pâté sérieux cette brêle ! Quest ce que je vais leur mettre quand je
saurais la conduire ! Par contre du coup ça glissouille un peu de larrière à laccel et jai du mal à reconsidérer
le style 679.5 : tout à fond dés le point de corde. Du coup je prolonge les freinages trop longtemps et me fait régulièrement
pourrir par lintérieur. Dailleurs ça loupe pas à force de rester sur les freins je me fais un petit bac
au virage du buisson (discrètement) (note du webmaster : il ne l'avait dit à personne...).
Tien vlà dailleurs Olivier qui me repasse après la fin de ses tours de chauffe.
Ceci dit la confiance commence à venir
et pour la série daprès je me dit quon va essayer de trouver une
position moins crispée sur la meule.
Cest reparti. Cest pas glorieux mais je commence à rentrer un
peu le coude à lintérieur des virages : pour un débutant cest honnête(si, si, je suis un débutant
de nouveau, cest beau lhumilité). Je vais peut-être un peu plus vite et du coup je suis un peu moins seul sur
la piste.
Je me retrouve avec des gens plus énervés. Jai beaucoup de mal à dépasser dans la mesure où mes
trajectoires dentrée sont un peu aléatoires et ma remise de gaz un peu timide en sortie : je manque gravement de
repères
visuels pour organiser tout ça.
Cest à ce moment là quà lentrée du virage dit du
Buisson, quun R6 qui me fait lintérieur me coupe la route, me heurte et moblige à élargir dans
lherbe.
Après discussion avec ce monsieur (un peu plus poli quand il nest pas sur sa meule), il paraît que ma trajectoire
la
surpris et il na pas pu méviter. En gros comme il sagit dun double droit il faut normalement le passer
avec deux points de cordes intérieurs et un extérieur, ce qui nétait pas mon cas surtout en ce qui concerne
le point de corde extérieur que joccultais totalement.
Le problème cest que comme un couillon je ne tire pas
tout droit comme la première fois et tente de récupérer mon virage quand même. Sauf que mettre de langle
sur la petite bande de gazon qui borde le bac à gravier cest pas une bonne idée. Si si lherbe ça glisse.
Du coup patatra je perds lavant sèchement et mécroule de tout mon haut (trois pommes quand même et des
Goldens en plus) en restant sous la meule sur le côté droit.
Bon rien de grave au niveau de la machine, même si cest sa première,
mais comme dit Céline on peut être puceau de lhorreur comme de la volupté. Par contre au niveau du bonhomme,
la douleur a instantanément été vive au niveau de lépaule.
Même à chaud sa tiraille bien cette histoire. Après quelques radios et deux consultations il sagit là dune
entorse acromio claviculaire de stade 1 (voir ci après).
Il sagit dune pathologie très fréquente chez
les pistards qui doit nécessiter une opération dés que lon dépasse le stade 2 (parlez en à Frankie
Leherpeur).
Stade I
Entorse acromio-claviculaire simple. Lésion partielle sans rupture des ligaments acromio-claviculaires. Pas d'instabilité.
Stade II
Subluxation acromio-claviculaire avec rupture isolée des ligaments acromio-claviculaires. Les ligaments coraco-claviculaires sont
distendus mais non rompus. Il existe un petit baillement de l'articulation avec une discrète mobilité de haut en bas en touche
de piano. Pas de mobilité antéro-pos¬térieure anormale.
Stade III
Luxation acromio-claviculaire avec perte de contact totale et permanente des surfaces articulaires par rupture complète des ligaments
acromio-claviculaires et des ligaments coraco-claviculaires (ligaments conoïde et trapézoïde). Le déplacement est
supérieur et postérieur. Déformation visible avec saillie de l'extrémité externe de la cla¬vicule
que l'on peut réduire par simple pression (signe de la touche de piano). Il existe aussi une mobilité antéro-postérieure
anormale (tiroir antéro-postérieur).
Stade IV
C'est une luxation acromio-claviculaire (stade III) où la clavicule, dans son déplacement, a perforée la chappe delto-trapézienne.
L'extrémité externe de la clavicule est palpable directement sous la peau. Le diagnostic tant clinique que radiographique entre les stades
III et IV est parfois difficile.
Mais tout cela nest rien par rapport à ce quil aurait pu marriver...
En
effet, après la chute, je ramasse ma moto, je ravale mon égo et je repars et là, bizarrement ma moto vibre au niveau
de lavant et surtout si jessaie de freiner. Jarrête les frais et je rentre aux stands. Et là, surprise
: je constate que mon étrier de frein avant gauche avait perdu une de ses vis de fixation et que lautre était en
train de se faire la malle. Du coup létrier frottait sur la jante au risque de tout bloquer.
Gloups !!!
En effet pour la course javais freiné ces vis au fil de fer et donc omis dy mettre du filet frein.
Mais dans le changement des pneus javais enlevé ce fil de fer sans le remettre. Mais les Ducats ça vibre un
peu
Y avait déjà dans le genre les leviers de frein baladeurs, les demi-guidons coulissants, il y a maintenant les étriers
flottants
Faut toujours tout resserrer avant de prendre la piste !!!!!!!
Même pas peur, même pas mal. Un ricard et ça repart !
Et puis il
y a rien de tel quune bonne bande de tontons pour garder le moral.
Pour bien faire passer la nuit Max nous faite une visite détaillée du circuit qui nous fait une bonne base de rêve
en boucle.
Le réveil est difficile : lépaule bouge difficilement et la première série me permet de confirmer
le niveau de dopage que doivent atteindre les pilotes de Moto GP pour pouvoir tourner comme des malades avec lépaule en
vrac. Mais grâce à Max
les trajectoires commencent à se faire plus précises et avec léchauffement la douleur devient supportable. Du
coup cest le pneu arrière qui glissouille de plus en plus et Max me conseille dassouplir un peu en compression.
Cest
presque du bonheur dans la série suivante ça commence à envoyer et je mamuse bien avec Olivier.
Avec un petit
Aspégic ça va être le grand pied cet après midi et je vais peut-être pouvoir essayer de rester
dans la roue de notre grand maître à tous, je veux dire Lolo.
Collé à la roue de Bilbo, lui même collé à la roue
de Lolo je rentre en deux à 10 000 tours dans le gauche qui suit le virage Arnaud Biet (au bout de la ligne droite des
stands) au lieu dêtre
en trois et je remet la sauce au point de corde(la fameuse technique 679.5).
Et là ça rate pas : larrière se
barre méchant et raccroche en furie. Je me fait éjecter comme une petite merde mais comme à mon habitude de gentil
grimpeur, je reste scotché au guidon pendant que jai le cul qui monte à la verticale. La moto se couche sur le flanc
gauche et je retombe sur son flanc droit très violemment malgrés mes 65 kilos tout mouillé.
À ce moment fatidique,
jai limpression que ma main gauche va passer sous la moto et que le reste va suivre. Instinctivement je lâche tout
et me retrouve en body board les bras levés à attendre que la moto sarrête (ça durera une bonne cinquantaine
de mètres).
Pour mon réconfort cest Mlle Christelle Orsi en personne qui viendra me relever et me consoler en attendant
le petit camion de dépannage (merci dailleurs à toute léquipe dO3Z pour lorganisation de
ce week-end).
Pour le bilan les images parlent delles mêmes. On voit bien la trace de glisse sur le pneu.
Et la profondeur des trous dans le carénage, sur la coque arrière,
le tête de fourche, ou les griffures sur le réservoir, ainsi que le limage du levier dembrayage, du guidon gauche ou
de repose pied, tout autant que lusinage complet du carter de pome à eau et de sa protection, laissent deviner la longueur
de la chute.
Du coup ce petit week-end au demeurant très sympa sest arrété sur
cette cabriole et je nai pas tenter le diable en enfourchant le 679.5.
Après coup une petite douleur persistante à gauche
ma permis de constater radios à lappui que javais
quand même deux côtes cassées (mais non déplacées) suite à mon petit «ride» sur mon
surf ducati.
Un petit arrêt de travail dune semaine ma permis de faire le bilan et de ressortir les pièces de
rechange et les outils nécessaires à une prompte réparation Vous voyez ce que je veux dire
En tout cas : super week-end, merci à Lolo pour lorganisation, à Momo et Max pour les conseils de technicien es galtouse
de bord de piste et à tous les autres pour la bonne humeur.
Eparpillés aux quatre coins de la piste façon puzzle