Oui, mais…

Pendant ce temps-là, les potes roulent et pendant que je bricole, j’ai l’œil rivé sur le portable pour avoir de leurs nouvelles.

Il est à peine midi…ça se complique !

Dés le matin Nico a eu des remontées de bulles dans le vase d’expansion. Il a stoppé de suite. Ca sent le joint de culasse. La Voxan’traide n’est pas une lègende : il roule avec le CR de Tripou, mais un peu tétanisé par l’obsession de ne pas abîmer l’œuvre d’art.

Le moral a pris un bon coup, mais la journée est instructive au niveau pilotage : ca freine mieux tard au « Trop tard » et mieux vite au « Trop vite », il n’y a plus de « Sanglier » qui sort du « Buisson »…

8 juin, deuxième jour. Mes compères alternent sur la 363 mais, lors de sa deuxième session, Nico rentre précocement aux stands : perte de puissance à mi-gaz.

Là, ça commence vraiment à sentir le sapin, genre mélèze avant la première neige...J’ai les narines offusquées par les effluves putrides de la pré-course de 2011. Le Pantah va attendre un peu. 2 motos sur 3 en panne. Si ça se trouve, on va devoir courir à la française avec la Black. Je me demande même si la 33 ne pourrait pas faire le mulet…sauf qu’elle n’est absolument pas conforme au règlement FFM ! On en n’est pas encore là. Enfin, pas encore…

Très vite, les verdicts tombent...

Pour Tripou, pas de panique ! Il pose la meule chez TMV : la distribution c’est un chouille décalée sur un cylindre !?! C’est pas grave, parait-il ! Les soupapes n’ont pas été jusqu’à regarder sous les jupes du piston. Pas de dégât, si ce n’est pour le compte en banque de Tripou. La 363 re-roule dés le week-end suivant à Issoire : tout est rentré dans l’ordre.

Ouf !

Oui, mais…

Pour Nico, c’est pas la même ! Déjà, l’homme n’est pas un enseignant payé à rien faire. Il a un vrai métier, lui ! Il faut qu’il trouve le temps de démonter car, pas question pour le budget, de passer par un pro. En plus, la vie n’a pas fait que des cadeaux ces derniers temps, il faut mettre de l’ordre et, dans le garage, pour commencer. Le moteur fini par tomber au moment où la 363 reprend la piste : gens qui rient d’un côté, gens qui pleurent de l’autre. C’est bien d’augmenter la compression mais ça sollicite le joint de culasse…Le mieux est l’ennemi du bien qu’il disait.

Ça commence à devenir gonflant les leçons de vie…pas moyen de rester ado dans ce pays !

On est le 16 juin, c’est encore jouable, mais il va falloir jouer serré entre la commande des pièces, contacter Manu pour avoir les couples de serrage de la culasse adaptés à la compression modifiée par re-surfaçage du plan de joint. Refermer. Remonter le moteur dans le cadre et le reste autour.

Normalement, on roule le 25 avec Team 18 au Vigeant. Au pire, on descend en Dordogne, Tripou et moi, le 23-24 pour lui filer un coup de paluche. Mais, pour ça, il faudrait que la Black soit prête… ainsi que le Pantah.

Heureusement, pour les surveillances du Bac, l’administration m’a un peu oublié : entre le 9 et le 22, juste 7 heures de surveillance. Vraiment payés à rien faire qu’il disait ! Alors, au boulot !

Les heures et les jours défilent comme autant de rayures sur la check-list du reste à faire :

• Perçage des vis, déjà fait. Il suffit de remettre du fil à freiner partout avec la pince magique. Mais pourquoi, diable, il y a-t-il autant d’orifice sur cette moto ? Tous des obsédés ces ingénieurs de la Sodemo !
• Poses des récupérateurs de fluide : deux gourdes alu de chez Décathlon récupérées dans les objets trouvés du club de grimpe. Pose à la place de la batterie entre la bâche à huile et la roue arrière. Trois, quatre vieilles durites un peu raides, trouvées dans le bac « c’est bon pour la poubelle, mais on sait jamais » pour raccorder le tout au réservoir, au radiateur, au reniflard. Ca commence à faire du monde le long de la rampe d’injection mais le palonnier bouge librement si l’on fait attention quand on descend le résé…
• J’ai un poly de secours pour la 33, dont un sabot récupérateur de fluide pas encore percé. Je démonte celui de la 33 et fait des doubles aux mêmes côtes de toutes les pattes de fixation. Une petite peinture dans le ton pour faire propre, perçage, collage des bouchons de tuyauterie. Tiens, je dois y aller souvent ces derniers jours, la caissière de Brico me fait des sourires de plus en plus commerçants.
• Remplacement des reposes pieds taillés masse Bouchardon(achetées à Paddy) par de vulgaires Robby achetées avec les platines du même fabricant à Alcapoun, il y a déjà un bail. C’est les mêmes côtes : coup de chance !
• J’aurais pu m’arrêter là, mais même si je n’ai fait quasiment que rouler sous la pluie jusque-là. J’ai vraiment peur que la moto chauffe. Tant pis, je commande et pose un refroidisseur de quad. J’ai deux radiateurs d’huile additionnelles en stock. Un kit maison pour Voxan avec des conduites alus rigides. Je le trouve trop petit. Je préfère le gros radia d’Aprilia RSV4, mais je dois commander deux grosses durites tressées. Je coupe en deux la durite de retour d’huile entre le moteur et la bâche. Un petit tour au rayon plomberie pour le raccord et je fixe ça sous le radiateur d’eau. J’aurais bien fait comme Sofie racing sur son Snipper avec le radia monté sur une araignée derrière un tête de fourche ajouré. Je me serais éloigné de la chaleur du collecteur. Je poserai de la bande thermique si j’ai le temps. En tout cas je trouve ça beau, même si la place pour la roue sur les freinages maxi va être comptée…
• Reste la coque racing made in Vitiello : retour à Brico pour de la baguette alu et confection à « main levée » de pattes de fixation « maisons ». C’est pas de la finition Charles Laurent. Ca respire la formation littéraire dans l’ajustement, mais ça a l’air de tenir.
• Reste la cosmétique. Car Tripou a mis la barre très très très haut. Je ne peux pas laisser tout ça brut d’atelier. On ne va voir que le déficit d’alignement des vis. Retour à Brico. Deux bombes de noir satiné plus tard, je pose avec un minimum de bulles (pour mon niveau) une magnifique bande bleu-blanc-rouge pour rappeler l’origine franchouillarde de l’engin et m’harmoniser un minimum avec la 363