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L'interview vérité des pilotes du Team Les Tontons Chicaneurs

Frédo

François

Alors que s’achève la course des 300 miles de Carole, nous avons eu le privilège de rencontrer les deux talentueux pilotes de l’équipe n° 33, qui ont réussi un joli résultat malgré de nombreux handicaps…

Un vrai moment d'intimité et d'émotion qui illustre parfaitement la grande réussite de ces pilotes franchement étranges.

LTC : Messieurs Fanfan et Frédo, bonjour, vous permettez que je vous appelle Monsieur Ainsi ?
François : Non je préfère fanfan ou François ou mon seigneur ou beau gosse... Non, je plaisante, comme tu veux.
Frédo : C’est-à-dire que là il faut que mes parents te signe une autorisation parentale pour avoir le droit de m’appeler par mon petit sobriquet réducteur (quoique teinté d’affection) ou est ce que tu veux me traiter de Monsieur parce que tu as la larme à l’œil et la gorge nouée par l’admiration à chaque fois que je confonds mon cuir avec une planche de surf ? À moins qu’ayant eu des antécédents délicats avec le corps enseignant, tu te sentes obligé de me cirer les pompes pour évacuer cette insoutenable culpabilité qui te taraude depuis que tu as traité ton prof de gym de l’année 1982 de vieux con de sportif frustré ?
Ceci dit vaut mieux m’appeler monsieur que de se taper dix ans de psychanalyse.
LTC : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
François : Physiquement ou intérieurement.
1,84 m, 68 kg, brun yeux vert, pas beaucoup de muscle mais super costaud...
Persévérant, déterminer, fonceur, courageux, donneur à fond.
Frédo : Bon alors en vrai, je m’appelle Frédéric Defrance mais on ne m’appelle jamais comme ça sauf madame quand je l’appelle de Carole pour lui dire que je me suis crouté mais que je n’ai rien à part un bleu à l’âme et quelques frais à prévoir.
Chez les Tontons, on m’appelle Frédo ou HC3P quand on veux me rappeller que même lorsque je ne me croute pas en moto je rase quand même le bitume.
A part, ça je suis Professeur d’EPS ou plutôt Prof de ballon ou prof de galipettes pour tous mes potes qui bossent 35 heures et plus par semaine et qui refusent d’admettre qu’en dessous ça on ne peut avoir un vrai métier.
Je fais de la moto depuis 1991. J’ai possédé depuis 14 motos dont seulement 4 japonaises, 1 Guzzi et donc 9 Ducati dont il m’en reste 6 (900 SS 91, 907 IE 91 attelée, 900 Mostro S 2000 (pour madame), pour la route, 748 R 2000, Bitza 600 SS 93-750 SS 94 (le fameux 679.5), Bitza 600 Pantah 82 – 750 SS 92, pour la piste. En gros, ne me proposez pas l’essai de votre dernière 600 hypersport japonaise, je me suis coupé les cheveux il y a longtemps et je n’ai plus besoin de brushing. Je suis donc vacciné au Twin bolognais, sachant que pour moi une moto c’est plus qu’un truc pour se déplacer : j’aime quand ça vibre, quand il faut changer de rapport tout le temps, quand il faut doser les gaz, quand ça prend de l’angle. Et puis j’aime bien une moto dont il faut s’occuper, nettoyer, bricoler, trafiquer quand ça reste simple. Et puis j’aime bien quand ça a une gueule sans se démoder au bout de six mois. En gros je m’emmerde dès que ça ressemble plus a une Ducati, alors autant avoir l’original (mais je cracherais par sur une petite Voxan, une Aprilia ou une Guzzi à ma taille).
Sur mes 12 premières années de moto, j’ai été ce qu’on appelle un roule toujours parcourant entre 20 et 40 000 km par an. Cette caractéristique associée à une tendance aux fautes de pilotage grossières me vaut d’avoir établi un triste record en nombre de chutes chez les Tontons (21 si mon compte est bon). Par conséquent lorsque j’ai rencontré ma toute belle et douce Florence il a été tacitement convenu entre nous que si notre relation devait durer, il fallait pour ma survie, celle de notre union et de sa fertilité, que je cesse de rouler tous les jours et que j’évacue mon excès de testostérone sur la piste.
J’ai donc commencé la piste sous les conseils éclairés de Lolo en 2002 avec un stage 1 de l’ACO au Mans pour finir par faire ma première course en 2004 avec Papé (les 4 h du CMC).
Ce fut vraiment le panard et je me suis donc résolu à me dire que ce ne serait pas la dernière et que ce serait encore sur Ducati (vu que je n’ai eu aucun souci mécanique en course quoiqu’en dise la légende).
LTC : Quel est l’élément déterminant qui vous a décidé à faire cette course ?
François : Lolo (le team manager)
Frédo : Ah bah ça c’est facile : Fanfan est moi on est des vrais boulets donc nous étions faits pour s’entendre sur un projet à long terme. Et les 300 miles c’est la course favorite des boulets qui veulent rouler sur des boulets puisqu’elle est réservée aux twins.
Suite aux 4 heures du CMC Papé voulait participer aux 300miles l’année suivante. Or les 300 miles se courent à une seule moto et je n’ai pas du tout le gabarit pour rouler sur un TL1000R et ses réglages ne peuvent me convenir (entre 30 et 40 kilos d’écart suivant le millésime du Bourgogne).
Du coup quand j’ai demandé s’il y avait quelqu’un chez les tontons pour courir avec moi sur Ducati, Fanfan a été le seul capable de voir un peu plus loin que ses à prioris.
Par contre, le petit gars étant du genre fauché, le choix du 748 semblait un peu risqué pour sa bourse et son équilibre matrimonial (faut pas énerver les grandes gazelles). Du coup on s’est dit qu’on allait faire un puzzle avec tous les morceaux de Ducat’ qui traînaient dans mon garage. En gros j’avais une épave de 600 SS dont le cadre venait d’être redressé, un 900 SS que je venais de démonter pour réfection de la culasse et un moteur de 750 SS que j’avais racheté en surfant sur le Ducatannonce (mon site préféré). Ainsi ayant une bonne connaissance des Ducati et Fanfan de solides notions de mécanique et un sens de la débrouille/bidouille inné on s’est remonté un petit joujou extra en quelques week-end bricolos rigolos : le 679,5, une arme pour se faire plaisir à Carole sans se faire peur.
Bien entendu rien ne s’est totalement passé comme prévu puisqu’on a pas pu courir en 2005 suite à des problèmes de santé pour Fanfan mais en tout cas on ne s’est jamais pris la tête, ni pris au sérieux d’ailleurs.
LTC : Messieurs, quel objectif de classement vous étiez-vous fixé aux 300 miles ?
François : 1er de la finale A. Non sérieux, finir la course sans perdre de morceaux.
Frédo : Contrairement à certains qui ont l’esprit de compétition mais qui ne veulent pas se l’avouer pour ne pas se faire pourrir officiellement, nous on a l’esprit mais pas les prétentions (ça revient au même mais au moins on fait des courses).
Alors nous notre premier objectif était déjà de participer, genre finir la moto, ne pas la plier avant la course, ne pas oublier de prendre sa licence NCB, ne pas oublier de s’acheter une combine ou d’en réparer les trous, ne pas être en retard au circuit, ne pas rater le contrôle technique. C’est tout ça qui nous angoissait mais en même temps vu qu’on sait qu’on est des boulets, on a pensé à tout ça, on s’est fait peur, mais on s’est pas fait avoir.
Après vu que Fanfan débutait, que j’étais à peine dégrossi et que la bécane doit sortir au moins 60 CV à la roue pour 200 kg (on n’espérait pas faire péter des chronos. On avait prévu de tomber alors, on a mis de l’inox, de l’acier, de la grosse fibre et bannit le carbone et l’aluminium pour faire dans le costaud. On s’est dit qu’entre une bécane allégée de partout avec un mec de 80 kilos (ou plus) dessus et une meule bien solide avec des gringalets de 60 kilos, il y avait pas a hésiter : les pièces racing, ça serait nous. Bilan : 60 et 67 kilos pour chacun des pilotes au départ, on aurait pu garder un top-case rempli de bières.
Compte tenu de tout ça notre objectif, c’était de se faire une petite finale B, de terminer la course et de gagner le challenge du rire et de la bonne humeur en invitant tous les tontons et leur petite famille à manger des merguez au milieu des vapeurs d’huiles et d’essence avec la douce mélopées de quelques twins pour couvrir les cris des marmots.
LTC : Quelle préparation physique avez-vous mis en œuvre pour cette course ? Pendant combien de temps ?
François : Ricard, bonne bouffe, une séance d’escalade, quelques entraînements à Carole et des Kellogs au petit dej.
Frédo : Ça y est, encore un qui veut me faire parler boulot. Bon bah tant pis pour lui il va en prendre plein la gueule. Sur ce sujet faut arrêter de dire qu’on peut pas faire de course parce qu’on a pas la condition physique.
Soyons clairs : rouler vite en moto ne représente pas un effort surhumain d’un stricte point de vue physique même pendant une heure d’affilée. C’est d’abord la fatigue nerveuse qu’il faut apprendre à gérer, sans parler des déperditions d’origine disons émotionnelles…
Fanfan et moi n’avons fait aucune préparation spécifique, mais nous sommes simplement des individus normaux en bonne santé (le problème c’est que chez les Tontons c’est tellement rare que ça n’a pas l’air normal).
Tous ceux qui se prennent la tête sur le sujet sont en général des gens qui pissaient sur leur prof de gym quand ils étaient ados parce que ce sale con tentait de les faire transpirer en leur expliquant comment faire pour rester en bon état physique tout au long de leur misérable existence. Ainsi après 10,15 ou 20 ans à fonctionner comme des adolescents grincheux, ils s’aperçoivent juste qu’un corps, c’est comme leur bécane suffit pas de mettre de l’essence dedans et de faire vraoum, faut aussi le laver de temps en temps, entretenir la mécanique graisser les roulements, pas mettre de l’huile de merde ras la gueule, faire chauffer, etc. Et pis là d’un seul coup parce qu’ils veulent faire de la piste, il faudrait que leur étron poussif et défraîchi redevienne la machine de course qu’elle n’a jamais été. Mais même entre les mains d’un bon préparateur, on en fera rien.
Alors une bécane on peut s’en acheter une neuve, mais la santé même à grand coup de dopage et de médecins véreux ça s’achète pas, ça se conserve, comme une vieille Ducat à deux soupapes…
Perso, je picole et je fais une grosse bouffe quand je suis avec des potes et je supporte sans problème leur fumée. Par ailleurs le sport, j’en fait pour le plaisir sans forcer outre mesure quand il fait beau, rien à voir donc avec un emmerdeur hygiènico-rigide.
Voilà c’est ça notre préparation miracle : prendre du bon temps et arrêter de se plaindre dés qu’on se pète un ongle.
LTC : Que pensez-vous du dopage et y avez-vous recours ?
François : Notre drogue ? Le Rricard. Je suis contre le dopage et c’est sérieux, ça pourrit le sport et fausse complètement les résultats.
Frédo : Justement j’en parlais, si on considère le dopage comme l’emploi de substances définies comme illicites afin de d’augmenter la performance et bien oui nous étions méga chargés à l’occasion de cette course.
Ceci à condition de définir comme illicite ou licencieux dans un paddock : l’apport d’une bande de potes pas forcément compétents mais rigolards, la fumée de merguez trop cuites respirée à plein poumon, l’intraveineuse de bibine pas fraîche parce que la glacière électrique a grillée, le rail de résine pour réparer le poly fritté, la petite pommade de loockeed qui dégueule du bocal pendant la purge, la bonne rasade de pastis pendant l’averse, le discret coup de main de l’équipage voisin, le conseil de la mort qui tue passé sous le manteau du pilote pro en train de pisser sur la brêle de son mécano.
Dans ce cas, c’est sûr, qu’on soit déclassés tout de suite.
LTC : Certains médecins affirment que de faire l’amour avant une course nuit à l’influx nerveux et à la concentration pendant la course, qu’en pensez-vous ?
François : Je n’ai pas vu la différence.
Frédo : Y doivent pas faire l’amour souvent les medécins. Vu que pour faire l’amour ce n’est pas de l’influx nerveux qui faut mais un flux et reflux du corps caverneux. Et puis en moto vaut mieux éviter l’influx nerveux. La dernière fois que je m’en suis servi c’était avec le Pantah le jour où j’ai raté (avec mes doigts trop courts) la poignée de frein à l’entrée de l’Alpha : juste après je l’ai retrouvée mais avec tellement d’influx que j’ai fait trois saltos et la moto avec. Je sais bien que c’est un pote qui bosse chez RC3D mais si on arrête de faire l’amour va falloir qu’il bosse en trois 8 pour nous redresser tous nos cadres.
Quant à la concentration franchement c’est quand même plus facile de s’entraîner avec madame car par rapport à un virage l’entrée et la sortie sont au même endroit…
LTC : Comment pouvez-vous justifier le choix d’une monture poussive et asthmatique pour faire cette course ?
François : HOOOOOO !!!! Poussive je veux bien mais asthmatique faut pas pousser mamie dans les orties. C’est un challenge, remonter cette magnifique et extraordinaire 750 de A à Z. Et de pouvoir finir la course.
Frédo : D’abord vu que c’est Lolo le meilleur pilote chez les Tontons, il fallait trouver une moto qui ne nous permette pas de le doubler pour profiter de ses conseils sinon il rentre systématiquement aux stands en affirmant qu’on double comme des gorets.
L’avantage ensuite quand on est asthmatique c’est qu’on a le droit de se doper en toute légalité. On vous laisserait presque passer avec admiration aux vues de votre acharnement pour combattre ce handicap.
Ceci dit il est à remarquer que les 300miles s’apparentent à une compétition handisport puisque réservée aux motos poussives et asthmatiques. Ainsi la danse des canards boiteux se transforme tous les ans en ballet sur le lac des cygnes.
LTC : La moto, enfin si on peut l’appeler ainsi, a-t-elle subit de grosses modifications ?
François : Enorme on a tout changé realaiser la culasse polie les jantes pour gagner du poids,
Mis un carbut de ouf de la mort diamètre de 270 des pistons en titane...
En fait, pas enormement, ON l’a alléger un peu au niveaux du poids même si mon partenaire râle pour la protection des pots en inox mais aux moins ça a fait ces preuves car lors de la chute ça pas bouger d’un poil. Carbut Keine, platine contour, rallonger les pot car mes pieds ne passaient pas.
Frédo : La seule grosse modification qu’elle a subi c’est de faire vingt tours avec Lolo : c’est plus de la modif, c’est de l’assassinat de cahier des charges.
A part ça un volant moteur allégé pour mettre moins d’un tour à en prendre 8000, des segments neufs pour pouvoir pourrir le Président en faisant le rodage, des carbus Keihin pour être avoir une raison de s’arrêter, des pots rallongés pour laisser passer les péniches de Fanfan(ses pieds), un bac récupérateur pour être en accord avec mes idées sur le développement durable, plus un gros travail d’ingénierie sur les nouveaux matériaux avec quelques pièces racing taillées dans la masse de plexiglas. Et c’est tout.
Ceci dit le 679.5 n’ayant jamais figuré au catalogue Ducati faut il réellement parler de modifications ou de travail créatif librement et talentueusement inspiré d’une Ducati 750SS des années 90 ?
LTC : Votre team a fait quelques choix discutables et quelques erreurs. Quelle est votre analyse et que changerez-vous pour votre prochaine course ?
François : Bah dans l’ensemble je suis assez satisfait de notre équipe, j’avais une entière confiance en notre team manager. Il a pris les décisions sur le fait et il a pris les bonnes décisions même si on ne s’est pas toujours compris. Bon une petite boulette d’un de notre équipe mais bon c’est pas grave on a perdu la première place non je déconne, on confisquera les clopes la prochaine fois. On prendra un stand qui ne prend pas l’eau.
Frédo : C’est comme si une maman trouvait que son bébé est moche après sa naissance : tout le monde sait que c’est le cas mais à quoi bon lui dire, elle peut pas en changer c’est le sien.
Pour notre team, c’est la même chose : la fine fleurs des Tontons Chicaneurs était là et sans eux ce ne serais plus notre course.
En même temps un chicaneur ayant un sens aigu de la discussion, il faut lui trouver de la matière. C’est vrai, on aurait pas due chausser les slicks et donc écouter notre team manager, mais ce qu’on voulait c’est qu’il nous offrent les pneus pluies pour pouvoir affirmer qu’on avait gagnés grâce à lui mais….il a pas « l’Esprit »(de compétition).
Quant à la petite fumette dans les stands c’était un traquenard monté par Jennifer à la vue de mes chronos pour décourager son homme d’en faire de même et par la même de l’inciter à arrêter de lui piquer ses clops.
LTC : Votre choix de pneu pour la course a-t-il été judicieux ?
François : Pas trop, on aurait du acheter des intermédiaires neuf mais on pensait que le temps serait au beau fixe, ça n’a pas été le cas tant pis. On était en slipppp.
Frédo : Bah non ça c’est sûr, mais j’ai déjà répondu à cette question, c’est la faute de Lolo qui est un janséniste radin. En même temps on n’a rien choisi, on avait juste une paire de slicks neufs et une paire de pneus intermédiaires qui s’étaient retrouvés là par hasard parce que j’avais planté le Pantah un mois avant (c’est les mêmes jantes). Sinon on aurait eu les deux pneus bouffés jusqu’à la corde qui avaient fait les 4 heures du CMC sur le 748, plus 6 000 bornes sur la route avec le 900 SS. C’est ça les équipes à petits budgets dont les partenaires ne font aucun effort(on ne citera pas de noms mais y a de la rancune quand même). De toute façon on n’avait pas de place pour mettre des autocollants.
LTC : Un des pilotes a chu pendant les essais, cela a-t-il vous a-t-il fait perdre du temps pendant les essais et sans cette chute, auriez-vous amélioré votre classement ?
François : Perde du temps oui, et améliorer le classement sûrement car j’étais en pleine bourre,
J’avais une forme du tonnerre et la niaque. Mais bon tant pis, ça fait partie du jeu.
Frédo : Bah c’est sûr qu’en se croûtant à Golf faut être champion du monde de la poussette pour boucler un tour en 1’10 et ce n’est pas avec ses cannes de serin que Fanfan risquait d’y arriver.
Et sans cette chute, c’est peut-être moi qui me serait retrouvé sans frein au premier virage après le départ de la course. Et comme le premier virage c’est l’Alpha et que j’ai tendance à y rentrer fort on aurait pu effectivement améliorer notre classement dans le top 10 des abandons les plus rapides ça c’est sûr… Elle est nulle cette question on était déjà qualifiés quand Fanfan est tombé : l’essentiel c’est qu’il n’y ait pas eu de bobo pour lui et pas trop pour la machine et puis il fallait que les mécanos bossent un peu tout de même.
LTC : Vous n’étiez pas encore qualifiés lors de la première séance d’essai. Avez-vous douté ?
François :Du tout il pleuvait et les temps des autres concurents n'étaient pas excellents donc vraiment pas.
Frédo : L’essentiel à ce moment-là c’était d’avoir fait passer la charrue avant les bœufs ça évitait de la bourrer…
En gros, il valait mieux que je me traîne sous la flotte plutôt que de me croûter comme à mon habitude en essayant de suivre des mecs en pneus pluie. De toute façon après la pluie, il y le beau temps et de toute façon Fanfan qui est bien meilleur que moi sous la pluie aurait bien réussi à nous qualifier si la pluie avait persisté. Et puis d’abord, tous ceux qui roulent tous les jours à moto savent bien que sur Paris s’il pleut souvent ça ne dure jamais longtemps.
LTC : Parlons maintenant de la course. Le départ s’est bien passé, mais après quelques tours, la pluie est apparue. Comment avez-vous géré ce moment alors que vous étiez en pneus slick ?
François : Moi ça allait, j’étais à l’abri. Je laisse Frédo répondre…
Frédo : Eh bien, il se trouve qu’ayant un flux intestinal particulièrement rapide je suis très fréquemment contraint à des contractions de sphincter prolongées. Grâce à cet entraînement j’ai donc pu attendre 4 tours que ce tortionnaire de team manager, pour sa part habituellement shooté à l’Imodium dans la même situation, daigne me panneauter BOX. Donc pas d’attaque acide sur mon fondement.
LTC : Ensuite vous avez roulé avec des pneus qui avaient déjà, beaucoup de kilomètres, qu’avez-vous fait pour gérer votre capital pneu ?
François : En serrant les fesses...
Frédo : T’as de la ventoline avant que je m’étouffe de rire. Mon capi…quoi ? Je ne savais pas qu’on pouvait thésauriser du pneu. De toute façon je suis fonctionnaire moi alors le grand capital et les économies ce n’est pas mon truc en général. Mes pneus c’est comme mon banquier l’essentiel c’est qu’il me permette de dépenser ce que je n’ai pas, en bref, mettre la gomme sans en avoir.
De toute façon si ça glisse, faut pas couper alors gaz !!!
LTC : Et malgré tous ces handicaps, vous avez été d’une régularité hors norme, quel est votre secret ?
François : Le sur-entraînement, ça ne doit pas être ça, non je sais pas je suis resté concentré et en un seul mot, je vous vois venir.
Frédo : Bah c’est normal : quand t’es handicapé t’es à fond plus tôt que les autres. Alors tu démarres à fond, tu continues à fond et tu finis à fond, ce qui donne un ensemble d’une régularité absolument implacable. En même temps pour mener à bien ce projet j’avais une botte secrète : ne pas regarder le panneautage avant 40 tours…Mais faut pas le dire à Lolo.
LTC : Décrivez-nous vos émotions lorsque le drapeau à damier s’est abaissé devant vous.
François : Etonné ! Je pensais qu’il restait encore au moins une demie heure. Et soulager, super heureux.
Frédo : Je ne sais pas moi je n’étais pas sur la moto à ce moment-là.
J’ai dû me dire néanmoins, merde qu’est ce qu’il fout ce con de commissaire je n’ai pas encore commencé mon 3ème relais moi ? Comment ça, 300 miles ça ne dure pas 24 heures ? On m’aurait menti ? J’ai l’air d’un con maintenant avec mon train de pneus slicks tout neufs, mes plaquettes de rechange, ma seringue d’huile et mes deux bidons de 30 litres d’essence...
LTC : Une treizième place, cela vous suffit-il ou vos ambitions sont-elles plus grandes ?
François : Pour cette course oui, pour les prochaines, non !!!
Frédo : Là, de toute façon la course est finie alors ça sert à rien de gamberger. Quant à l’année prochaine mon ambition c’est déjà d’avoir le feux vert de la patronne. Et ce n’est pas gagné parce qu’avec les femmes modernes maintenant quand tu fais un gamin t’as pas les 30 secondes de plaisir et elle les 30 ans d’emmerdes, c’est fini ce temps-là. Faut assumer la gaudriole jusque dans le résultat et parfaire sa malfaçon dans l’éducation participante. Alors vu que le petit 2e se pointe cet hiver va falloir négocier.
C’est pour ça que les vrais pilotes se servent uniquement de leur main droite, ils travaillent l’accélération masturbatoire pour éviter le high-side fécondigène…Enfin, j’me comprends.
LTC : Tous vos amis étaient là pour vous faire la fête. Cela compte-t-il dans l’immense plaisir de faire une course ?
François : Enormément, ça fait vraiment du bien d’avoir tout le monde. En plus avec cette superbe ambiance, le top !!!
Frédo : L’amitié, ça se compte pas mon bon monsieur ou alors faut mettre que des bons points comme ma maîtresse de CE2 et pas les enlever comme Sarkosy.
En fait aux 4 heures la course avait pris le pas sur la fête et là cette année la fête a pris le pas sur la course et c’est là qu’on a tout gagné loin devant tous les autres équipages je crois.
Merci à tous ceux qui ont mangé de nos merguez frelatées et se sont abrités sous notre barnum tout aussi perméable à l’eau qu’imperméable à la tristesse.
LTC : Quelle aide vous a apporté le club des Tontons Chicaneurs ?
François : Des super potos des conseils et des bras et des neurones et tout et tous d’ailleurs un grand merci à eux…
Frédo : De l’aide, aucune, mais ça on peut toujours s’en passer, par contre du soutien beaucoup et ça c’est irremplaçable vu qu’une maison sans fondation, c’est vite un radeau qui ne méduse personne.
Et puis d’abord ce n’était pas Fanfan et Frédo qui couraient mais les Tontons Chicaneurs dans leur ensemble. Sinon on ne serait que deux clampins consuméristes cherchant à exploiter la béatitude associative à des fins personnelles. Non mais Alors merci les Tontons car on a essayé de vous représenter le plus dignement en affichant humour, bonne humeur, convivialité et camaraderie joviale. Tout ça, tout ça…
LTC : Nous abordons maintenant, vos vies de stars, Monsieur Fanfan, pourquoi avez-vous refusé de remplacer Thierry Lhermitte dans les Bronzés 3 ?
François : J’étais occupé à tourner le dernier James Bond et Harry Potote pote au pays des cigales et des potirons...
LTC : Monsieur Frédo, allez-vous vraiment vous présenter à l'élection présidentielle ? Ne craignez-vous pas de devoir abandonner la chicanerie ?
Frédo : Ah non, je ne vais pas rempiler, j’ai déjà fait un an de vice-présidence et un an de présidence. Non, non la crèche parentale c’est fini, Nathan rentre à la maternelle et le petit deuxième, on lui prendra une nounou.
LTC : Monsieur Frédo, pensez-vous un jour arrêter de vous extraire les mickeys en toutes circonstances ? Preuve sous forme de photo...
Frédo : Euh mais oui, mais non...
LTC : Quelle est votre histoire de Toto préférée ?
François : C’est toto à l’école. La maîtresse demande à toto s’il sait compter jusqu’à dix.
Toto répond oui. Alors compte Toto. Ok dit Toto et il commence : 1 ,2 , 3, 4 , 5, 6, 7, 8, 10.
Voila madame.
La maîtresse : Toto il manque un chiffre, réfléchis.
Toto réfléchi mais ne voit pas la maîtresse lui dit : le neuf Toto le neuf.
Toto répond : mais madame le n’œuf je l’ai manger a midi !!!
Frédo : C’est celle où la maman de Toto lui offre une moto verte pour son anniversaire et où il pleure parce qu’il veut un marteau piqueur pour jouer à Bob bricoleur plutôt qu’un sèche-cheveux pour coiffer les Barbies de sa sœur.
LTC : Messieurs, dans quelle mesure le concept de méta-rhétorique épiphénoménale que vous avez développé au XXIème siècle peut-il être assimilé à une hypothèse d'infrastructure subliminale dans le néo-clacissisme post-colonial ?
François : Bah, je voudrais bien chercher dans un dictionnaire mais là je vais aller prendre un aspirine car ça m’a donné mal au crâne. C’était quoi la question ?????
C’est du français ça ????
Frédo : En quelques mots, la conjoncture extra-sensorielle du développement des chromosomes 21 implique une retenue balistiquement compressible des congloméras colombiques. Dans la réalisation de cet artéfact phénoménologiquement signifiant il importe de contraindre son émissaire capillo-innovant à restreindre ses échanges intra-gazeux aux risques d’une implosion duodénale supra-rectiligne à convergence olfactivo-radicale néanmoins je vous l’accorde. Cependant la saisie bi-modale de l’excroissance à l’invariant rotatoire devrait permettre une homéstasie satisfaisante de l’ensemble bulbeux rachidien dans un seuil de tolérance télurique compatible avec le seuil programmatique originel de l’appareil réticulé. Gaz ! donc !
LTC : Merci de nous avoir si gentiment reçus et nous vous souhaitons encore pleins de courses et pleins de bons résultats.
François : Merci à vous aussi de nous avoir supporté.
Un très grand merci à l’équipe de mécano, à notre team manager, à tous nos supporters, et ceux qui nous détestent.
A très bientôt sur la piste...
Eparpillés aux quatre coins de la piste façon puzzle